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Juste un choix

  • Wulfila
  • 19 sept. 2017
  • 2 min de lecture

J’ai eu beaucoup de chance. J’ai pu dégoter des équipes médicales compréhensives. Nullipare à l’époque, j’ai pu me faire poser un DIU. Mais malheureusement, un an plus tard, je suis malgré tout tombée enceinte. Sachant que même le meilleur moyen de contraception n'est pas totalement infaillible, mon conjoint et moi même avions déjà évoqué le sujet. La décision était prise. Quand j'ai eu du retard sur mes règles et que j'ai fait un test de grossesse positif, il a suffi de quelques minutes de conversation pour confirmer ce choix : pas maintenant. Je voulais agir au plus tôt, même si j'étais enceinte d’environ trois semaines seulement. Le jour même si possible. J'ai appelé les services IVG. On m'a expliqué qu'il fallait attendre un premier rendez-vous et subir un délai pour réfléchir à ma décision toute prise avant le deuxième rendez-vous. Rapidement, j'ai ressenti la présence de ce petit quelque chose dans mon ventre. J'ai eu des nausées, de la fatigue et les seins extrêmement douloureux. C'était juste avant les fêtes de Noël. Je n’ai pas souhaité imposer ça à ma belle famille. Ils ont voulu me faire goûter des huîtres. Ne pas montrer les nausées et la tristesse, sourire... Une torture... Je n'avais pas envie d'avorter, mais je voulais encore moins être mère. Expliquer à ses proches et à son médecin que malgré un conjoint génial, un logement, un CDI et un âge raisonnable, je ne voulais pas d'enfant n'a pas été simple. Nous n'étions tout simplement pas prêts à assumer cette lourde responsabilité. J’ai choisi une IVG médicamenteuse, en me disant que ça serait moins intrusif. Que ça se passerait chez moi, dans un endroit rassurant. J'ai avalé le premier comprimé le 24 décembre. Le deuxième le lendemain. Les heures qui ont suivi ont été très éprouvantes. L'équipe du CHU de Bicêtre a été extra et m'avait donné une liste d'anti-douleurs et des conseils pour les prendre (une amie à juste eu le droit à du doliprane…). Malgré tout, j’ai eu terriblement mal ! Si j'avais pu m'arracher l'utérus avec les dents pour ne plus souffrir, pour que les vomissements, sueurs froides et tremblements cessent... je ne me serais pas gênée ! Je ne sais pas si cette sensation était "normale" ou si j’ai particulièrement mal réagi au produit, mais c’était proche d’une très grosse intoxication alimentaire, le sang et les douleurs abdominales en plus. En comparaison, même si mon accouchement n’a pas été une partie de plaisir, c’était plus supportable... Parce que oui, avec le temps, nous avons finalement désiré un bébé. J’ai attendu d’être prête, et je m’épanouis à présent dans mon rôle de mère ! Je ne regrette toujours pas d’avoir mis un terme à cette première grossesse. Quand on ne veut pas d’enfant, on ne devrait pas en faire... Pour son bien à soi et pour celui du bébé, qui serait né non désiré… J’espère que l’attitude de certaines équipes médicales s’arrangera… Pour qu'on puisse toutes faire sereinement nos choix, sans bâtons dans les roues et sans qu'on nous remue le couteau dans la plaie.


 
 
 

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© 2017 par Marinette

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