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Avortement

  • Clémence
  • 19 sept. 2017
  • 2 min de lecture

C'est fin juin 2016 que je me suis faite avorter. J'avais 20 ans, j'habitais à Lyon et j'étais proche des trois mois. Non pas que j'ai hésité longtemps sur mon choix. Mais j'ai eu mes règles le premier mois par la suite les trois tests de grossesse furent négatif et la prise de sang à simplement identifié que j'étais enceinte d'un mois. C'est uniquement chez la gynécologue que j'ai su qu'il ne me restait que sept jours pour avorter en France dans le délai légal. Cette gynécologue s'est admirablement comporté et a été très délicate. Malheureusement le reste de la procédure fut à l'opposé. Une fois consciente du court délai, j'ai contacté les hôpitaux de Lyon en urgence, ils ont tous refusé de me prendre en m'expliquant qu'ils avaient le droit de me refuser parce que j'étais trop proche des trois mois. Sans parler des leçons que j'ai reçues par téléphone. J'ai ensuite fait appel à un planning familial. Ils ont essayé de me faire passer sur Lyon sans y arriver et m'ont expliqué que malheureusement Lyon était encore très catholique et que beaucoup d'hôpitaux ralentissaient la procédure. Il me restait alors cinq jours. Et comme toutes les filles dans mon cas, j'ai été envoyée à Grenoble, seul centre hospitalier qui accepte les "retardataires" dans la région. Mais même sur place, j'ai fait face à des personnes réticentes et qui ont remis ma parole en cause. Il était rare que test de grossesse et analyse sanguine soient fausses alors je devais mentir. Ils ont posé beaucoup de questions qui n'avaient pas d'importance en utilisant des termes peu appropriés : "le père", "votre enfant", etc. Malgré tout, certaines aides-soignantes étaient adorables. Une fois l'avortement passé sous anesthésie, on m'a placée dans un hôtel hospitalier pour 48 heures pour que je me remette, puis on m'a libérée. Selon les médecins, je n'aurais aucun problème à réaliser mon petit voyage d'un mois en Europe initialement prévu. Je n'ai donc eu aucun suivi. Les douleurs ont continué pendant longtemps ainsi que les saignements. Et, deux semaines après, des montées de lait. Il a fallu que je me renseigne auprès d'une membre de ma famille qui avait déjà avorté pour être sure que tout était normal. Car le personnel de l'hôpital ne m'avait pas prévenue. Malgré tout, je ne peux en vouloir à tout le corps médical de Grenoble. Car ils restent les seuls à s'occuper des cas comme le mien, les indésirables de Lyon. Et l'on sait bien qu'il y a surcharge de travail. Mais j'aimerais qu'un jour une fille qui désire avorter puisse le faire sans qu'on mette en question son choix, sans qu'on la juge et, surtout, que toutes les instances l'accueil lui indiquent une solution pour ne pas la laisser seule face à cette période lourde psychologiquement et épuisante physiquement.


 
 
 

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© 2017 par Marinette

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