Mettre un mot sur les choses
- Pauline
- 5 juil. 2017
- 2 min de lecture
C'est ici la première fois que je vais raconter mon histoire, ou du moins en intégralité... Je suis tombée enceinte en 2006 et j'ai avorté. Voilà la version que je donne lorsque je la donne, mais l'histoire est bien plus profonde. En 2005, j'avais 15 ans lorsque j'ai rencontré mon petit copain de l'époque, lui avait 21 ans. C'était la première fois que j'avais une vraie relation amoureuse et tout était "parfait" au début, peut-être trop parfait... Après à peine un mois de relation amoureuse j'ai perdu ma virginité, et c'était mon choix. Mais plus tard, je ne me souviens pas combien de temps après, tout n'a plus été "parfait". Aux baisers se sont succédé les coups lorsque je "n'obéissais pas". Il est très difficile de faire entendre aux gens que l'ont peut être tant "amoureuse", tant manipulée, que l'on reste deux ans avec une personne qui vous humilie et vous frappe. Et puis après tout il n'y a jamais eu de témoin... Mais je n'aurais pas cru qu'il serait aussi dur de mettre des mots sur le reste. En 2016, j'ai mis un mot sur ces autres souvenirs : viols.
J'ai été violée par mon petit-ami pendant environ un an. De ces nombreux rapports rarement consentis, je me suis retrouvée enceinte, et j'ai décidé d'avorter, et c'était mon choix. Le planning familial m'a beaucoup aidée et je n'ai eu aucun problème de prise en charge ni de jugement à l’hôpital. Mais c'était sans compter ceux qui se trouvent en dehors de cet hôpital... J'avais fait tout cela dans le secret mais l'information est tout de même venue aux oreilles de ma famille. Je n'ai jamais vu autant de dégout dans leurs yeux, je ne me suis jamais autant fait traiter de tous les noms. J'étais une salope et c'est tout. Je n'ai pourtant jamais culpabilisé car j'ai agi selon mon choix et pour mon corps. Mais la solitude m'a gagné à un moment où j'aurais eu besoin plus que jamais du soutien de ma famille pour sortir de cette spirale infernale de manipulation mentale... Il aura fallu une tentative de suicide et quinze jours d'hospitalisation pour que mon entourage se rende compte de la situation, qu'ils se rendent compte que je n'étais pas qu'une poupée posée sur une étagère dans une chambre d'enfant mais que j'étais une femme et que j'allais mal... J'ai finalement réussi à quitter celui qui a pourri deux années de ma vie et aujourd'hui je suis heureuse car, au fond de moi, la honte à disparu au profit de la fierté d'être MOI. En 2006, j'ai subi le viol "conjugal", je suis tombée enceinte et j'ai avorté. Aujourd'hui je mets des mots sur les choses L'IVG est mon choix, l'IVG est mon DROIT !
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