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L'avortement et moi

  • Lili
  • 16 juin 2017
  • 2 min de lecture

Tout d'abord, je tiens à dire qu'en dépit de tout, j'ai bien vécu mon avortement sur un plan moral. C'est en visualisant ce web reportage que j'ai compris que certaines attitudes n'ont pas été normales. En 2008, je tombais enceinte sans le vouloir. Non pas que j'étais sous contraception, je venais justement de tout arrêter car, d'après différents examens, je ne pouvais pas tomber enceinte naturellement, et que la contraception ne servait alors à rien. Quelle surprise donc, que quelques semaines plus tard, je tombe enceinte ! Bref, avec mon conjoint, nous n'en voulions pas. Nous n'étions pas prêts pour diverses raisons. Et c'est en ce sens là que, moralement, nous l'avons parfaitement bien vécu.

Quand j'ai entamé les démarches, on m'a fait comprendre que j'étais presque limite pour le choix entre l'avortement par médicament et l'avortement chirurgical. Malgré cela, on me dirige sur l'avortement par médicament. L'avortement se passe "relativement" bien, si l'on peut dire. Le personnel est très prévenant. Nous sommes cinq dans la même chambre et un seul conjoint parmi nous, le mien. Il a tenu bon, malgré ma détresse dans la douleur. J'ai tenu bon parce qu'il était là, et que "c'était un mauvais moment à passer".

Au bout d'une journée quasiment, je finis par rentrer chez moi avec mon homme. Je me repose, j'ai toujours mal. Là où cela devrait s'arrêter, ça continue. Je ne me sens pas bien du tout, les saignements auraient dû cesser. Nous décidons d'appeler SOS médecin. La médecin qui vient me voir, me dit que c'est normal de saigner encore. Elle repart. Ca empire. Deux jours après je monte à plus de 40° de fièvre donc nous retournons aux urgences, je faisais une endométrite (infection de l'utérus). J'ai été hospitalisé une semaine. Une semaine ! Une semaine où l'on m'a redonné des médicaments car je n'avais pas tout expulsé. Une semaine où j'étais épuisée par l'infection. J'ai repris deux fois le traitement. Je n'arrivais même plus à marcher pour aller dans les salles d'échographie, on me poussait en fauteuil roulant. Je suis tombée dans les pommes en allant aux toilettes. Mon conjoint culpabilisait horriblement de me voir souffrir.

Quand je posais la question "pourquoi on continue avec les médicaments ?", j'expliquais que je souffrais, que l'on ne m'avait pas expliqué ces complications. On m'a répondu, "la douleur c'est dissuasif, c'est normal. C'est pour que vous ne refassiez plus ça". Ils ont fini par me faire un curetage, ce qui m'a soulagée de tous mes maux dès que l'opération fut finie. Je pouvais déjà remarcher en revenant dans ma chambre. Heureusement pour mon conjoint et moi, nous étions parfaitement sûrs de notre choix. Nous ne l'avons regretté à aucun moment. Nous étions tous les deux. L'IVG ne devrait pas être une punition.


 
 
 

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© 2017 par Marinette

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