Je n'ai pu en parler à personne
- Adi
- 21 juin 2017
- 3 min de lecture
J'étais en couple depuis un an et demi. J'ai senti quelque chose qui bougeait dans mon ventre et j'avais des nausées. Je n'avais pas eu mes règles ce mois-ci et j'avais eu un oubli de pilule. J'ai fait un test que j'ai dû aller acheter seule, c'était déjà une grosse épreuve pour moi. Je stressais du résultat, assise sur les toilettes, patiente mais anxieuse. Le test était positif.
Vivant à cette époque chez la maman de mon copain, nous devons annoncer la nouvelle. Elle ne me juge pas mais moi je me sens vraiment bête. J'ai son soutien, elle me prend rendez-vous chez son gynécologue. Cette praticienne me demande comment ça se fait et la date à laquelle je devais avoir mes dernières règles. Je ne sais pas. Probablement un oubli. Elle m'interroge : "mais on ne vous à pas expliquer comment la prendre correctement ?" Elle est froide, elle me réprimande sévèrement, me prend de haut. J'ai rendez-vous pour une échographie. Elle me change de pilule pour une que l'on prend en continu. Le jour de l'échographie cela se passe ''correctement'' je parle très peu avec la dame en charge, honteuse. Je vois les photos de l'embryon. On en déduit depuis combien de temps je le porte et qu'il faut se dépêcher si je veux avoir une IVG médicamenteuse.
J'ai rendez-vous à l’hôpital, j'ai ma carte vitale heureusement mais on m'annonce quand même (encore sous forme de réprimande) que si je ne l'avais pas eue, c'était 300 euros environ pour une IVG. Je suis dans le bureau la ma docteur chargée de me donner le médicament, je dois signer un papier et prendre le comprimé devant elle. Elle ajoute aussi que je n'ai pas droit de rater l'école pour ça. A sa manière de le dire, on déduisait qu'elle était contre l'IVG et que je faisais ça pour rater l'école, que c'était un jeu pour moi. Je dois rester la journée à l’hôpital car il était presque trop tard pour l'IVG médicamenteuse.
Je vois une infirmière sympathique qui m'apporte une bassine pour l’expulsion et qui me dit que je dois rester allongée, que c'est important. Je reste tout l'après-midi dans cette chambre, le temps passe lentement. Après de très grosses pertes de sang perturbantes, vient le moment de l’expulsion. Je n'ai eu jusque là que peu de douleurs, par chance. J'appelle une infirmière pour qu'elle vienne chercher la bassine, je suis figée devant ce petit ''corps'' qui n'en est pas encore un...
On m'accompagne voir le gynécologue. C'était comme immédiatement après l'accouchement donc "à vif". Il me fait allonger j'ai très peur, on ne m'explique rien, je n'ai pas le droit d'être accompagnée mais il y a une infirmière qui me tient la main. L'homme m'introduit des pinces de Pozzi, j'ai très peur devant cet instrument mais l'infirmière me tient fermement. Il racle le fond de mon utérus pour être sur qu'il ne reste rien. J'ai très mal je me débats, il fait exprès d'insister et de me faire mal, ça semble durer une éternité. Je pleure, je me débats et l'infirmière me tient fermement et m’empêche de dégager le médecin qui continue de faire exprès de me blesser. C'est la fin, je me rhabille et rentre chez moi je souffre, je me sens honteuse et abusée. Je n'ai pu en parler à personne. On ne pas m'a proposé de soutien psychosociologique.
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