"Je me débattais, pieds et bras attachés, pendant l'opération sous anesthésie locale"
- Mélanie
- 16 juin 2017
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J'avais 21 ans, je terminais mon BTS en apprentissage. Tout marchait bien pour moi. Et, surprise un soir de novembre : ma gastro n'en était pas une - j'en étais pourtant certaine. Je n'avais pas de copain, c'était le resultat d'une nuit avec un ex . Quand je l'ai prévenu, il y a d'abord eu la violence de sa réaction et sa précipitation a me faire choisir l'avortement. Ensuite, il y a eu ces trois pharmaciens qui refusaient de me vendre les cachets nécessaires à l'opération et l'humiliation de se faire refuser un médicament.
Ce médecin du centre d'orthogénie qui refusait de croire que j'étais serieuse sur mes prise de pilule contraceptive. Il y a eu ce médecin qui, faisant mon échographie de datation, s'extasiait sur ce bébé qui grandissait en moi : "Regardez comme il est beau et comme son coeur bat", "oh, on voit ses doigts !", a-t-il rajouté. Il y a eu tous ces obstacles, toutes ces humiliations médicales. Et ensuite, il y a eu le jour de l'opération, une douleur sans nom. On me refusait la dose appropriée de médicament anti-douleur : j'ai eu très mal, je me débattais, pieds et bras attachés, pendant l'opération sous anesthésie locale.
Je ne regrette pas mon choix mais j'ai mal vécu le parcours. Ce que j'ai appris, en revanche, c'est que tout en étant sûre de sa position, il faut s'autoriser le droit d'être triste. Et jamais, plus jamais, je ne laisserai le corps médical me maltraiter.
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