Gardez espoir

J'ai 28 ans, je suis maman. Il y a quelques années, j'ai avorté. J'ai d'abord consulté mon médecin traitant, une femme merveilleuse, qui m'a assuré que tout allait bien pour moi et m'a redirigée vers différents hôpitaux ou centres. J'avais rendez-vous un lundi à l'hôpital. A l'époque, il y avait toujours le délai de réflexion. Mais je n'ai pas pu me rendre à l'entretien : il avait neigé énormément durant la nuit et j'étais bloquée chez moi. Mon conjoint gardait notre fils. Et l'hôpital ne me redonnait un rendez-vous que deux semaines plus tard : trop tard pour une IVG médicamenteuse. J'ai appelé une amie qui m'a redirigée vers son gynécologue, qui pratiquait les avortements. Il m'a donné rendez-vous le lendemain. Quand il m'a reçue, il m'a rassurée, expliqué la procédure, demandé si j'étais bien entourée et soutenue m'a fait remplir un questionnaire. L'IVG était programmée une semaine plus tard. Entre temps, j'ai fait l'échographie endos-vaginale avec une femme merveilleuse. Elle s'est assurée que tout allait bien pour moi tout le long de l'examen. Elle m'a demandé si je voulais regarder et a respecté mon choix quand j'ai demandé à cacher le moniteur. Je ne remercierai jamais assez cette femme pour la douceur, la patience et la compassion dont elle a fait preuve. Une semaine plus tard, le gynécologue m'a donné le premier cachet, puis m'a expliqué comme se déroulerait la prise du second. Il n'a pas arrêté de blaguer pour détendre l'atmosphère, il a été chaleureux et sympathique tout le long du rendez-vous. 48 heures plus tard, j'ai pris le second cachet pour expulser. Une semaine plus tard, j'ai eu le rendez-vous de contrôle avec le gynécologue : il était toujours aussi chaleureux et blagueur. Il a vérifié que tout allait bien, m'a demandé comment je me sentais. A la fin du rendez-vous, il m'a fait comme un petit câlin, pour me dire que tout s'était bien passé, que c'était fini et qu'il ne fallait plus que je m'inquiète. En visionnant les témoignages, je me suis rendu compte de la chance que j'ai eue d'être tombée sur des personnes comme celles-là. Je veux dire aux femmes qui auront à subir une IVG un jour qu'il n'y a pas que des abrutis et des personnes sans cœur qui vous recevront.