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17 ans, préservatif craqué

  • Oryane
  • 16 juin 2017
  • 3 min de lecture

J'étais avec mon ex-copain depuis quelques mois quand on a su que j'était enceinte, c'était en 2013. J'étais en conflit avec mes parents et je ne leur en ai donc pas parlé, ce que je regrette. On a donc demandé de l'aide à sa mère à lui, qui nous a emmenés aux urgences ou nous avons vu une infirmière qui m'a fait raconté la raison de ma venue pour finalement me dire qu'elle ne pouvait rien faire pour moi, pendant que la mère de mon ex me disputait et me faisait la morale de façon tellement violente qu'elle m'a fait pleurer, alors que j'étais déjà bien angoissée et perdue.

On nous a envoyés à la maternité à coté qui pratiquait des IVG. J'ai vu une gynécologue à qui j'ai dû à nouveau expliquer pourquoi j'étais la. Elle étais assez froide avec moi, me faisant culpabiliser, me disant que j'étais irresponsable, que, je cite: " L'IVG n'est pas un moyen de contraception !". J'ai ensuite vu une psychologue pour un entretien pré-IVG qui était elle très gentille, qui m'a soutenue dans mon choix. J'ai fait l’échographie, la personne qui s'en occupé était des plus désagréables, pas un regard, elle m'a froidement dit de m'allonger, a soulevé mon tee-shirt, mis le gel et commencé l’échographie en appuyant très fort sur mon ventre, me faisant très mal. Pendant l’échographie, elle m'a bien tout montré, fait écouter le cœur qui bat. Je l'ai très mal vécu. Ensuite j'ai eu un délai d'une semaine de réflexion.

Quand je suis revenue pour faire l'IVG, un jeudi, la gynécologue m'a fait attendre une heure et demie dans le couloir devant son bureau, au milieu de la maternité. J'étais assise à coté d'une femme bien enceinte, qui avait l'air très heureuse, pendant une bonne demi-heure, ce qui m'a mis très mal. Je pense que la maternité en question aurait du faire un service un peu à part de la maternité, car être au milieu de femmes enceintes ou qui accouchent et de bébés qui pleurent quand on vient pour avorter, c'est très dur. J'étais donc là, toute seule car mon ex-copain n'avait pas pu m'accompagner, complètement perdue, à attendre. La gynécologue m'a reçue. Sur son bureau, il y avait déjà le premier médicament. Elle m'a demandé plusieurs fois si j'étais vraiment sûre de moi, m'a dit que je pouvais encore changer d'avis mais que si je prenais ce médicament, il serait trop tard. J'ai donc pris la première prise, et elle m'a renvoyée chez moi sans aucune explication.

Je suis revenue le samedi pour la deuxième prise. On m'a d'abord fait une piqûre extrêmement douloureuse dans le bas du dos car je suis de groupe sanguin A- et mon copain de l'époque était A+, sans vraiment m'expliquer à quoi ça servait, malgré ma demande d'informations. J'ai ensuite vu la gynécologue qui m'a donné mon deuxième cachet et qui m'a renvoyée chez moi sans me dire un mot sur ce qui allait se passer. Je suis donc repartis et, au bout de 20 minutes de trajet, j'ai commencé à avoir des contractions très violentes, je me tordais douleur sur le siège de la voiture, ils ne m'avaient même pas donné un anti-douleur. Je suis arrivée chez moi et j'ai pris un anti-douleur, qui calmait à peine. J'ai vomi plusieurs fois tellement la douleur était forte.

J'avais un rendez vous de contrôle une semaine après, la date ne me convenait pas car je travaillais, j'ai donc appelé la gynécologue pour le décaler, elle m'a dit que ce n'était pas utile, que ce rendez-vous n'était pas indispensable et a carrément refusé de m'en donner un autre. J'ai dû passer par mon médecin traitant pour vérifier que tout allait bien. J'ai mis presque deux ans à me remettre de cet avortement et je pense que la façon dont on m'a traitée y est pour quelque chose. J'ai maintenant 21 ans et je ne regrette rien.


 
 
 

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