17 ans, sous contraception, IVG par aspiration. Pas de regret.
- Léa
- 9 juin 2017
- 3 min de lecture
J'avais 17 ans et étais en couple depuis deux ans. Je prenais la pilule ou portais un anneau vaginal. Ça fait déjà sept ans donc je ne me souviens plus très bien. Ce qui est sur c'est qu'on avait utilisé une capote en protection supplémentaire tellement l'idée même de tomber enceinte m'angoissait. Sauf que, pas de chance, la capote a craqué. Mais je me suis dit que ça irait, qu'il fallait que j'arrête de me stresser pour un rien. Trois jours plus tard, le stress remonte quand même. Mon copain est allé me chercher un test de grossesse en pharmacie. Je ne voulais pas y aller moi-même car j'avais déjà été me chercher une pilule du lendemain quelques mois plus tôt et ça s'était mal passé. Rien de très impressionnant sûrement, mais j'ai le souvenir de l'avoir vécu comme une humiliation. J'ai donc fait ce test qui s'est avéré positif. J'ai eu de la chance : un copain super attentif muni d'une voiture, des parents peu regardant sur mes absences scolaires, un planning familial sans rendez-vous. Il a quand même été difficile de le trouver, ce planning, puisque personne à l'accueil téléphonique de plusieurs hôpitaux n'a été capable de me renseigner ! J'ai dû me rendre sur place aux urgences naissances pour avoir un renseignement ! Je ne sais pas comment se passent les avortements de mineures aujourd'hui, mais malgré quelques cons, ça s'est dans l'ensemble très bien passé. Mon anonymat a été respecté et ma prise en charge rapide et gratuite. J'ai bien sûr eu droit aux rendez-vous psychologiques obligatoires : deux rendez-vous séparés de quelques jours pour le temps de réflexion. Ma psy a été terrible. Elle m'a fait culpabiliser avec le plus grand des sourires ! Et mon gynéco... Je suis mitigée. Il a d'abord été particulièrement cru et violent dans ses mots et dans ses actes. Il ne m'expliquait rien en plus d'être brutal. L'échographie fut un enfer, j'ai vraiment eu très mal lorsqu'il m'a inséré sa "sonde", et il n'avait bien sûr aucun mot pour me rassurer. Il m'a montré l'embryon. Mais il avait beau le montrer du mieux qu'il le pouvait je m'y était prise tellement tôt qu'il était invisible à mes yeux. Il n'avait qu'une semaine. J'ai choisi de pratiquer l'aspiration puisque je n'avais pas à m'inquiéter de l'aspect financier et ait donc du attendre une semaine supplémentaire, je crois, pour que l'embryon soit suffisamment gros afin d'assurer l'efficacité de l'opération. L'IVG par aspiration devrait être mise bien plus en avant. Lorsque je regarde les témoignages des IVG médicamenteuses, ça a vraiment l'air d'être terrifiant. Hors, grâce à cette rapide opération, je n'ai jamais eu à vivre la douleur des contractions ni la peur de regarder au fond des toilettes. Donc oui, pour en revenir au gynéco je suis mitigée puisqu'il a aussi été de bon conseil. Il m'a proposé de me faire poser l'implant gratuitement lors de l'opération. L'implant ne me convient plus aujourd'hui mais il m'a soulagée de bien des soucis pendant plusieurs années ! L'opération s'est vraiment bien passée. J'ai eu droit à une anesthésie générale et à un petit-déjeuner au réveil ! C'est le genre de geste qui peut paraître anodin mais qui fait vraiment du bien. Je suis ensuite rentrée chez moi, en voiture avec mon copain, et me suis accordée deux jours de repos car j'en restais fragile psychologiquement. Aujourd'hui, je ne regrette absolument pas ma décision. Je n'ai malheureusement toujours pas eu le courage de l'avouer à ma famille, mais tant pis.
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